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Manger autrement

Trente ans plus tard, quel bilan ?

Par Le professeur Jean-Michel Lecerf

Initiateur des repas alternatifs et auteur du livreManger autrement

Avec d’autres nous étions précurseurs, quand en 1983, j’ai lancé les menus alternatifs sur le restaurant d’entreprise de l’Institut Pasteur de Lille.Il s’agissait de proposer au choix chaque jour un menu différent, végétarien (ovo-lacto-végétarien), à côté du menu classique.

Nous avions pris cette initiative à la suite d’une campagne de sensibilisation menée par l’association Frères des Hommes à laquelle j’appartenais « Vaincre la faim là bas, mieux nourrir les hommes ici ». C’est dire qu’il y avait une motivations « tiers-mondiste » en partant du constat que dans les pays dits en voie de développement « à l’époque une partie des céréales et du soja cultivés » détournaient les terres à des fins d’exportation pour le bétail et la volaille des pays dits riches, au détriment des productions locales. Mais à l’origine c’est la pauvreté là bas qui était à l’origine de ce circuit.

D’emblée la dimension environnementale apparaissait puisque pour produire 1 calorie animale il faut 4 à 10 fois plus de calories végétales. Bien sûr en tant que médecin je m’alarmais d’une consommation excessive de viande et produits carnés.

Ces menus se sont étendus.

Une société de restauration collective les a mis en œuvre sous l’appellation « Menu vert ». Nous avons créé des outils pédagogiques pour le public et les restaurateurs et le livre Manger Autrement a permis de verser des dons à l’association Frères des Hommes et a permis de développer nos activités.

 

Aujourd’hui toutes ces idées ont été reprises et sont diffusées.

La consommation de viande s’est infléchie en France, et les choses ont changé.

Il existe une prise de conscience de l’importance de l‘alimentation pour la santé et de l’importance du respect de l’environnement.

Nous gardons notre credo nutritionnel :

il est bon de « manger » végétarien occasionnellement mais nous regrettons que l’on veuille imposer un repas sans viande, que le végétarisme devienne un militantisme agressif, que l’on globalise la question de la viande sans discerner les modes de production et les types de consommateurs, que l’on instrumentalise la nutrition et la santé.

Enfin les relations économiques Nord–Sud ont beaucoup changé et l’on ne peut rester sur les schémas trop simples. Nous devons donc affiner notre discours.

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